Je cherche à représenter nos relations au monde en tant que sujets.

Nous ne sommes plus des personnages aux contours dessinés sur un fond naturel, culturel, économique ou social ; des êtres plaqués sur un décor détaché de nous-mêmes. Nos subjectivités et le monde se constituent l'un l'autre ; de plus, elles se construisent entre elles, dans un aller-retour incessant qui ne cesse de s'accélérer dans la vie contemporaine.

Mon travail nous représente donc traversés, constitués, perturbés ou habités par le monde.

Il décrit aussi nos tentatives de résistance à ce monde qui nous traverse, la façon dont nous nous agrippons pour éviter de chuter avec les courbes du marché, et ce besoin de reconstituer parfois un écran protecteur face aux phénomènes qui nous dépassent. Il décrit les représentations factices auxquelles nous tentons de nous raccrocher pour nous penser comme des personnages plutôt que comme des sujets en équilibre précaire, la façon dont la société de consommation alimente et se nourrit de ces personnages.

Il dépeint notre monde remodelé, perturbé, ou construit par notre présence de sujets humains en son sein.

Il tente de capter par bribes comment notre perception de notre environnement se structure parfois pour se déstructurer immédiatement, comment elle prend forme dans le mouvement même de la perception.

Mon travail nous représente comme des êtres reliés, mais aussi liés dans les relations que nous instaurons à ce/ceux/celles qui nous entourent.